Modifications phonétiques et morphologiques affectant les toponymes et les anthroponymes d’origine scandinave lors de leur introduction en français
Abstract
La particularité linguistique de la région française nommée Normandie tient au fait qu’elle a connu lors des
IXe–Xe siècles de notre ère une invasion d’origine scandinave qui a profondément marqué son histoire. Si
l’assimilation des envahisseurs par la population autochtone a été très rapide et si les Scandinaves ont, dès
la deuxième génération, abandonné leur langue maternelle au profit de l’ancien français, l’empreinte laissée
par la langue scandinave dans l’onomastique de la Normandie est très importante. Elle atteste même bien
davantage la présence viking que les découvertes réalisées par l’archéologie.
Toutefois, les anthroponymes et les toponymes scandinaves qui sont demeurés sur le territoire de
l’ancienne Neustrie ont subi l’influence des locuteurs indigènes et des scribes chargés de les transcrire.
Nous expliquerons ainsi que les termes qui comportaient un élément initial 'As-' ont vu l’apparition d’une
consonne nasale 'n' certainement inspirée par les mots d’origine germanique: l’anthroponyme 'Asketill' est
devenu 'Anquetil' et a produit les toponymes 'Ancteville' et 'Anctoville', 'Asfrid' est devenu 'Anfrey' et a produit
'Amfreville'… La diphtongue [au] s’est réduite à [o], comme dans le nom commun 'haug' qui est à l’origine
des toponymes 'La Hogue' / 'La Hougue'. Certaines vocalisations ont eu lieu, à une époque où elles étaient en
principe achevées en français, de même que certaines diphtongaisons…
C’est un aperçu de ces différents phénomènes que nous nous proposons d’exposer.
IXe–Xe siècles de notre ère une invasion d’origine scandinave qui a profondément marqué son histoire. Si
l’assimilation des envahisseurs par la population autochtone a été très rapide et si les Scandinaves ont, dès
la deuxième génération, abandonné leur langue maternelle au profit de l’ancien français, l’empreinte laissée
par la langue scandinave dans l’onomastique de la Normandie est très importante. Elle atteste même bien
davantage la présence viking que les découvertes réalisées par l’archéologie.
Toutefois, les anthroponymes et les toponymes scandinaves qui sont demeurés sur le territoire de
l’ancienne Neustrie ont subi l’influence des locuteurs indigènes et des scribes chargés de les transcrire.
Nous expliquerons ainsi que les termes qui comportaient un élément initial 'As-' ont vu l’apparition d’une
consonne nasale 'n' certainement inspirée par les mots d’origine germanique: l’anthroponyme 'Asketill' est
devenu 'Anquetil' et a produit les toponymes 'Ancteville' et 'Anctoville', 'Asfrid' est devenu 'Anfrey' et a produit
'Amfreville'… La diphtongue [au] s’est réduite à [o], comme dans le nom commun 'haug' qui est à l’origine
des toponymes 'La Hogue' / 'La Hougue'. Certaines vocalisations ont eu lieu, à une époque où elles étaient en
principe achevées en français, de même que certaines diphtongaisons…
C’est un aperçu de ces différents phénomènes que nous nous proposons d’exposer.